Lavoir d’époque

Le village de Saissac conserve plusieurs lavoirs d’époques différentes, dont l’architecture a évolué au gré des usages.

Celui-ci est couvert et dispose de deux bassins bas, où les lavandières s’agenouillaient pour frotter leur linge, toujours à l’eau froide !

Le premier bassin sert au rinçage tandis que le second est utilisé pour le savonnage du linge.
Afin que les animaux ne souillent pas l’eau, l’abreuvoir est placé à l’extérieur.

La construction de lavoirs-abreuvoirs, qui se retrouve fréquemment sur le canton, répond à des besoins domestiques aussi bien qu’agricoles.

Lavoir et fontaine couverts de la Porte d’Autan

Lavoir & fontaine Porte d’Autan

Construit entre 1889 et 1890, cet ensemble est unique sur le canton par la qualité de son architecture.
Le bassin est de forme ovale, couvert d’une charpente reposant sur deux colonnes de granit, elles-mêmes surmontées de chapiteaux. La croix marque l’emplacement d’une chapelle disparue, consacrée à Saint-Ignace et citée en 1641.

C’est à partir des années 1950 que se généralisent les destructions ou abandons de lavoirs.
Certes, ces édifices ne présentent pas toujours une architecture remarquable mais ils sont les derniers souvenirs de traditions populaires aujourd’hui disparues.

Ce lavoir couvert est situé sous la route et possède deux bassins hauts.
La hauteur des bassins facilitait grandement le travail de la lavandière, qui traditionnellement s’agenouillait au sol, simplement protégée par une rustique caisse en bois. Les bassins hauts apparaissent à partir du XXème siècle et leur réalisation est plus coûteuse car elle nécessite une tuyauterie surélevée, donc plus complexe.

Fontaine

Située sur la place aux herbes où se déroulait le marché, la fontaine est datée de 1722. C’est la plus vieille fontaine connue sur le canton. Surmontée d’un boulet en marbre de Caunes-Minervois, elle est ornée d’un blason aux armes de la communauté de Saissac : une tour maçonnée. Le sol en calade permettait d’éviter la boue.

Jusqu’au milieu du XXème siècle, cette fontaine était un lieu très animé qui servait à la fois de point d’alimentation en eau pour les hommes et d’abreuvoir pour les bêtes. On y faisait même refroidir de la chaux vive… Les femmes s’y rendaient aussi pour laver leur linge car un lavoir était adossé à la fontaine. Elles se servaient du muret en granit pour poser paniers, battoirs, savon… La place aux Herbes et la fontaine ont été restaurées en 2003.

L’eau de cette fontaine sur laquelle est sculptée la date de 1851 provenait de la source du Terroun del Saut. Elle a pris la place de la croix de cers, déplacée à cette époque et installée en face. De nombreuses fontaines ont été murées au milieu du XXème siècle, afin d’encourager les habitants à utiliser le réseau payant d’eau potable nouvellement installé.

Le « Beal » des treizes meuniers

 

Ce canal d’amenée d’eau capte et dévie les eaux de la Vernassonne et de l’Aiguebelle afin de les diriger vers Saissac.
Cité dans un document en 1658, le béal a servi à alimenter en eau moulin, ateliers, usines et scieries.

Son existence a été un élément déterminant pour le développement économique du village, notamment au XVIIIème siècle.
Aujourd’hui, son usage est limité à l’irrigation de jardins privés.

Fait rare, il traverse le village sur une longueur de près de deux kilomètres.

Le béal des 13 meuniers

Le béal des 13 meuniers

Espace de Liberté Arboretum

Espace de Liberté Arboretum

Espace de Liberté Arboretum

Espace de Liberté d’une superficie de 3 hectares et demi cet espace bénéficie des aménagements hydrauliques : ruisseau Aiguebelle, plan d’eau, cascades, système du Béal :

  • Aménagements sportifs
  • Aire de jeux pour enfants
  • Parcours botanique (plus de 200 espèces différentes d’arbres, arbustres, fleurs, flore naturelle protégée comme les orchidées)
  • Faune protégée
  • Acclimatation de canards “col vert”
  • Poissons (truites, cabots, écrevisses)
  • A l’entrée point d’eau et sanitaire

La réserve du Lampy et la Rigole de la Montagne, sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO

Le lac du Lampy

Vers la fin du XVIIIème siècle la création du Canal de la Robine à Narbonne nécessita la construction d’un réservoir supplémentaire.

Le site de la réserve du Lampy est retenu par une commission d’experts en 1776 et l’ouvrage est terminé en 1782. Les plans sont dus à l’ingénieur Garripuy.

“L’alpestre et délicieux Lampy, qui n’est que paysage mais où l’on peut si doucement sommeiller.”

Le barrage du Lampy est long de 126 m. La base est ancrée dans une roche granitique sur 42 m. La plus grande hauteur est 16 m. Dix contreforts épaulent le mur-écran. Le mur est épais de 5 m à son couronnement. Le volume de stockage est de 2 665 000 m3.

Le lac du Lampy

Le lac du Lampy

La Rigole de la Montagne

La Rigole de la Montagne

La Rigole de la Montagne

L’idée géniale de Paul Riquet, amener les eaux de la Montagne Noire au seuil de Naurouze pour alimenter un canal, nécessita la mise en place d’une rigole d’essai.

Elle fut construite en 1665 par 294 ouvriers, en 102 jours, à raison de 170 m par jour. Elle mesurait 50 000 m, dont 18 685 m de la prise d’Alzeau à la jonction avec la rivière du Rieutort. La rigole actuelle est construite un peu plus bas que la rigole d’essai. Elle recoit les eaux des ruisseaux Alzeau, Coudière, Bonnet, Vernassonne, Falquette, Lampy et Rieutort. Un chemin suit en entier son parcours, c’est le chemin de grande randonnée, GR7 qui suit en partie la ligne de partage des eaux. Des maisons de gardes existent encore au Lampy et Conquet. D’autres sont fermées et en partie en ruines. Une dizaine de petits ponts en pierre, tous différents, jalonnent son parcours.
Des épanchoirs permettaient d’évacuer un éventuel trop-plein :

  • La Rigole de la Montagne actuelle : de la prise d’Alzeau au bassin du Lampy 15 000 m
  • Du bassin du Lampy au Conquet (limite des versants atlantique et méditeranéen) 3 685 m
  • Du Conquet au bassin de St Férréol via la percée des Cammazes 12 916 m

Et le sentier de la Rigole qui fuit, retourne, se poursuit à flanc de montagne, au long d’une eau si pure et si froide qu’elle disparait dans sa propre transparence.
Et qui semble reposer sur de mouvantes et majestueuses ondes de cimes déferlant à même le chemin et dévoilant entre elles d’immenses fuites de prairies
et de grands creux moutonnants partagés de soleil et d’ombre.

 

F P Alibert Terre d’Aude